Nouvelle programmation du Colloque au Samedi 15 novembre 2025 au Palais de la Mutualité.
Les personnes déjà inscrites n'ont rien à faire, leur inscription est automatiquement reportée.

Dans la continuité des précédents cycles de conférences et du colloque consacrés à l’exploration créative des pratiques cliniques actuelles, ce colloque interrogera une problématique au cœur de la clinique contemporaine : la souffrance et la destructivité. La souffrance peut se déployer en différentes formes de destructivité. Comment la destructivité potentielle chez tout un chacun risque t-elle de se transformer en véritable destruction chez des sujets exprimant des souffrances narcissiques identitaires ? L’élaboration et l’intégration de la destructivité constituent un des enjeux cliniques majeurs de nos pratiques.
Dans ce colloque, il s’agira d’aborder la destructivité dans la clinique de l’enfant, enfants confrontés à la guerre, à la mort, à l’abandon, à la prématurité extrême ou au vol d’enfant, ainsi que d’évoquer sa place dans les cliniques de l’enfermement à l’adolescence. Il s’agira aussi d’aborder les souffrances narcissiques identitaires chez l’adulte à partir des cliniques de patients limites et chez les auteurs de violences sexuelles.

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Mardi 18 novembre 2025- Par ZOOM
Geneviève WELSH, Psychiatre, Psychanalyste SPP, Groupe Transculturel du Centre E. et J. Kestemberg de l’ASM13, membre du Forum Migrations, identités culturelles de la FEP (Fédération européenne de psychanalyse).

Depuis 30 ans, j’ai rencontré et suivi des exilés : rescapés du génocide des Khmers rouges, réfugiés d’Afghanistan, journalistes exfiltrés, Africains demandeurs d’asile, dublinés, déboutés. Les traumatismes multiples, avant pendant et après le voyage, comment les aborder ? L’axe privilégié est de tenir compte des besoins actuels et passés liés à la survie, de leur précarité, mais aussi des ressources parfois surprenantes qui ont été et peuvent être mobilisées. Comment favoriser le passage des fracas de l’exil à l’asile et à la vie malgré l’inhospitalité ambiante ? Nous apprenons, sur le terrain, comment aider les patients et comment, dans nos groupes de recherche transculturelle, la psychanalyse peut permettre de développer théories et dispositifs.

Dans la continuité des précédents cycles de conférences consacrés à l’exploration créative des pratiques cliniques actuelles, ce nouveau cycle abordera une question au cœur de la clinique contemporaine : le traumatisme, ses différentes formes et son abord thérapeutique dans des dispositifs variés.
Les différentes conférences interrogeront la notion de traumatisme dans toute sa complexité, dans ses dimensions intimes ou liées aux grands bouleversements sociaux contemporains (migrations, guerre…), avec des expériences traumatiques de situations extrêmes. La question du traumatisme sera aussi abordée au fil des âges, du traumatisme de la naissance et des traumas précoces réactualisés à l’adolescence, aux traces du trauma dans différentes configurations de clinique adulte : le rôle joué par la compulsion de répétition, à la fois du côté de la destructivité mais aussi de la tentative d’intégration des vécus traumatiques apparaîtra central. Au sein des différents dispositifs de soin psychique, il s’agira d’autre part d’élaborer des vécus traumatiques primaires dans le lien à l’objet, microtraumatismes archaïques en deçà de la différence sujet/objet.
Les conférenciers traiteront aussi des modalités thérapeutiques pour tenter de donner forme et sens aux traces de traumatismes qui se rejouent dans le transfert, sous forme de répétitions, d’agirs ou encore de troubles somatiques, ainsi que dans la tentative d’appropriation subjective d’expériences archaïques traumatiques. Enfin les conférences feront le lien avec la problématique de la destructivité, en évoquant par exemple la possibilité de faire advenir du sens là où il avait été anéanti ou pas encore advenu.

Dates :

• Mardi 18 novembre 2025
• Mardi 16 décembre 2025
• Mardi 17 mars 2026
• Mardi 21 avril 2026
• Mardi 19 mai 2026

Mardi 16 décembre 2025 - Par ZOOM
Sylvain MISSONNIER, psychanalyste, membre de la SPP, Pr émérite de Psychologie clinique de la périnatalité à l’université Paris-cité.

Dans cette conférence, l’auteur retracera la genèse et la trajectoire du traumatisme de la naissance dans la compréhension de la source première de l’angoisse. A partir d’une hypothèse initialement freudienne, Otto Rank va développer une théorie originale qui s’impose, après-coup, comme une exploration novatrice du préœdipien et de l’archaïque.
Alors qu’aujourd’hui le préœdipien et l’archaïque sont devenus des outils consensuels chez de nombreux cliniciens se référant à la psychanalyse, l’intérêt de cette analyse historique détaillée est de souligner les résistances initiales des fondateurs de la psychanalyse à l’égard de tout ce qui pouvait inquiéter l’unicité de la filière œdipienne.
Aujourd’hui, la clinique psychanalytique périnatale et de la première enfance comme celles de tous les âges de la vie peut s’inspirer des conflits et des résistances qui ont accompagné ces propositions initiales pour envisager l’archaïque comme un possible angle mort de la clinique.

Mardi 17 mars 2026 - Par ZOOM
Fotis BOBOS, Psychiatre, psychanalyste membre titulaire formateur de la Société Psychanalytique Hellénique, membre titulaire de l’IPSO-P. Marty.

Cette conférence explore la question du trauma précoce irreprésentable à partir de la métapsychologie freudienne, enrichie par les apports de Winnicott, Marty, Fain et Green. Une place centrale est accordée au corps dans la genèse du psychisme, en considérant que les premières expériences de satisfaction sensorio-motrice — en particulier celles liées au sein et au fonctionnement maternel — jouent un rôle structurant dans la constitution de l’appareil psychique. Le traumatisme, souvent issu d’un défaut de satisfaction psychosomatique primaire, ne s’inscrit pas au réseau représentatif et laisse des traces perceptives qui se rejouent dans le transfert sous forme d’agirs, de répétitions ou de troubles somatiques. La motricité devient alors un mode d’expression face au manque de représentations.
La position éthique du psychanalyste face à ces formes de souffrance archaïque souligne l’importance du contre-transfert, notamment avec des patients présentant des états non névrotiques. À travers des vignettes cliniques, le lien entre corps et trauma se précise, soulignant les enjeux du travail de symbolisation.

Mardi 21 avril 2026 – Par ZOOM
Bernard BENSIDOUN, Psychiatre, Psychanalyste, membre de la SPP et de la SEPEA

Il est de plus en plus fréquent dans la clinique contemporaine d’avoir recours à « l’hypothèse traumatique » pour rendre compte de certaines situations cliniques que rien, dans l’histoire d’un patient, ne laissait présager. Freud en son temps, dès le début de sa recherche, avait suivi la voie ouverte par ses maître s: l’hypothèse d’un traumatisme physique, dans la réalité, laquelle sera abandonnée au profit d’une nouvelle définition du traumatisme qui évoluera tout au long de son œuvre .
Peut-on alors, avec la théorie psychanalytique actuelle comprendre certaines cliniques contemporaines (expériences délirantes primaires, effondrements) sans avoir recours à l’hypothèse d’un traumatisme ou bien le traumatisme consisterait- il justement dans le fait qu’il ne se soit rien passé ?
Cette question nous conduira à partir d’une situation clinique à réfléchir sur la définition du traumatisme, de l’illusion, du négatif du traumatisme et ainsi à retrouver des auteurs comme DW Winnicott, C et S Botella, A . Green, G Szwec.

Mardi 19 mai 2026 – Par ZOOM
René ROUSSILLON, Psychanalyste, Membre titulaire formateur de la Société Psychanalytique de Paris, Professeur émérite en psychopathologie clinique à l’Université Lyon 2.


Est traumatisme toute expérience vécue qui ne peut être intégrée, Ce qui veut dire qu’on ne peut penser le traumatisme qu’en fonction des capacités d’intégration de la psyché du sujet au moment de l’expérience. Les capacités d’intégration varient considérablement selon l’âge et l’histoire antérieure du sujet, mais aussi en fonction de la nature de l’expérience traumatique. Certains traumatismes adviennent à un âge où ils sont repérables et enregistrés comme tels (et ceci même s’ils sont ensuite refoulés ou clivés) d’autres adviennent en un temps et sous une forme qui, même si elle produit des effets délétères, ne sont pas cernables comme tels. Le trauma laisse des traces mais sans scénarisation et en deça de la différence sujet/objet. C’est le cas en particulier des micro-traumatismes cumulatifs vécus à l’époque ou se met en place le processus archaïque. Le trauma est alors diffus non cernable, il a des effets sur l’organisation du narcissisme et le sentiment identitaire, qui posent de difficiles problèmes dans les procédures de soin. Ma réflexion portera principalement sur ces traumatismes très difficiles à cerner.