12/12/2023
CONF 2 - Souffrir pour qui ? Destins du masochisme et de la mélancolie
GLPRA
Le désir de souffrir, la difficulté à renoncer aux plaisirs du masochisme, voilà la scandaleuse découverte freudienne qui continue de mobiliser les résistances à la psychanalyse.Le masochisme cependant se révèle beaucoup plus complexe à travers ses trois formes, notamment au regard de la question essentielle : souffrir pour qui ? Pour l’autre ou pour le moi ? Si le masochisme érogène et le masochisme féminin sont soutenus par la contrainte de souffrir pour l’autre, le masochisme moral, lui, est défini par la centration narcissique du « souffrir pour souffrir » même quand la part majeure de cette souffrance est déterminée par le sentiment de culpabilité et le besoin de punition. L’investissement libidinal de l’objet persiste dans une ambivalence où la haine prend massivement le pas sur l’amour.
Dans la mélancolie, en contraste, les attaques visent clairement le moi : l’auto-accusation s’emballe et bascule dans un auto-acharnement dont la valence destructrice est patente. Le passage du deuil à la mélancolie permet de suivre le mouvement qui met en évidence la différence entre la souffrance et la douleur, entre la haine et la destructivité. La mélancolie témoigne d’une centration narcissique singulière par l’indifférenciation du moi et de l’objet qui constitue l’une de ses visées. Pour autant la question demeure : en se chargeant de tous les crimes, le moi mélancolique cherche-t-il à punir l’autre confondu avec lui, ou cherche-t-il à le protéger malgré tout ?
Catherine CHABERT, Psychanalyste, Membre titulaire de l’Association Psychanalytique de France (APF) et Professeur émérite en psychopathologie clinique à l’Université de Paris.
Nombre total de participant : 13
Total vendu : 160€
12/12/2023
CONF 2 - Souffrir pour qui ? Destins du masochisme et de la mélancolie
GLPRA
Le désir de souffrir, la difficulté à renoncer aux plaisirs du masochisme, voilà la scandaleuse découverte freudienne qui continue de mobiliser les résistances à la psychanalyse.Le masochisme cependant se révèle beaucoup plus complexe à travers ses trois formes, notamment au regard de la question essentielle : souffrir pour qui ? Pour l’autre ou pour le moi ? Si le masochisme érogène et le masochisme féminin sont soutenus par la contrainte de souffrir pour l’autre, le masochisme moral, lui, est défini par la centration narcissique du « souffrir pour souffrir » même quand la part majeure de cette souffrance est déterminée par le sentiment de culpabilité et le besoin de punition. L’investissement libidinal de l’objet persiste dans une ambivalence où la haine prend massivement le pas sur l’amour.
Dans la mélancolie, en contraste, les attaques visent clairement le moi : l’auto-accusation s’emballe et bascule dans un auto-acharnement dont la valence destructrice est patente. Le passage du deuil à la mélancolie permet de suivre le mouvement qui met en évidence la différence entre la souffrance et la douleur, entre la haine et la destructivité. La mélancolie témoigne d’une centration narcissique singulière par l’indifférenciation du moi et de l’objet qui constitue l’une de ses visées. Pour autant la question demeure : en se chargeant de tous les crimes, le moi mélancolique cherche-t-il à punir l’autre confondu avec lui, ou cherche-t-il à le protéger malgré tout ?
Catherine CHABERT, Psychanalyste, Membre titulaire de l’Association Psychanalytique de France (APF) et Professeur émérite en psychopathologie clinique à l’Université de Paris.
Nombre total de participant : 13
Total vendu : 160€
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